Aliou Sow, le ministre sénégalais de la Culture était en visite sur place il y a quelques jours pour octroyer des subventions et dons aux associations de familles de victimes et rescapés pour l’organisation des commémorations. Il en a profité pour visiter le chantier.
Sur les lieux, le bâtiment encore recouvert d’échafaudages évoque un bateau avec ses fenêtres hublot. Les ouvriers s’activent, tuyaux dans les bras. L’administratrice du musée, Sokhna Gaye s’est chargée de guider le ministre de la Culture et une délégation d’élus dans les étages encore vides. La structure est conçue comme un musée mémoriel pédagogique.
« Nous avons l’histoire maritime de la navigation en Casamance, l’histoire du naufrage du Joola en trois temps : L’embarquement, la vie à bord et le débarquement. Le dernier élément, c’est les enseignements, donc la didactique du discours », explique Sokhna Gaye.
Rappelons que le projet a été lancé il y a huit ans, et la construction entamée en décembre 2019 par Eiffage Sénégal.
« On a pris les plus grands experts en matière de muséographie au Sénégal. Avec l’expertise étrangère d’autres pays qui ont déjà mis en place des musées relatifs à des faits mémoriels, les hélices et d’autres reliques du bateau sont également mobilisés en relation avec la marine », déclare Aliou Sow, le ministre de la Culture.
Des défis qu’il faudra relever pour atteindre le public.
« Si les gens ne viennent pas au musée, déplacez le musée chez les gens. Ce sera une politique qui va falloir développer avec l’animation du musée », estime Sokhna Gaye.
Soulignons que pour les proches des victimes, ce musée permettra de lutter contre l’oubli et préservera les souvenirs.
Élie Diatta, chargé des affaires juridiques de l’Association nationale des familles de victimes et rescapés du Joola a perdu son grand frère dans le naufrage. Il souhaite surtout que le musée puisse aussi abriter les restes des victimes.
« C’est un temple pour nous, familles de victimes, c’est un cimetière, ça nous permet de nous recueillir. Si entre temps le musée parvient à recueillir les reliques, les ossements, ça pourra régler la véritable problématique des familles qui est le traumatisme, parce que jusque-là on se sent au fond de l’océan », affirme-t-il.
Malgré le retard.
L’inauguration prévue en 2022 pour commémorer les 20 ans du naufrage a été repoussée à septembre 2023. Mais à cause du retard dans les travaux, le ministre de la Culture a annoncé finalement son ouverture à la mi-novembre 2023.