Cette année, c’est au tour de Pretoria de présider ce sommet des Brics (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie). Le gouvernement sud-africain n’a toujours pas donné sa position sur le conflit russo-ukrainien (condamner ou non l’invasion de la Russie).
En effet, le président de la Russie, Vladimir Poutine est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour le crime de guerre de « déportation » d’enfants ukrainiens. Ce mandat aurait contraint l’Afrique du Sud (signataire du Statut de Rome) d’interpeller et d’arrêter le chef du Kremlin. C’est donc une décision difficile qui évite un dilemme au gouvernement sud-africain.
Il est important de préciser que l’Afrique du Sud n’a pas ménagé d’efforts pour contourner cette obligation dans le but d’éviter une tension diplomatique. Une mission qui n’a pas été menée avec succès.
Afrique du Sud – Russie : Une coopération fructueuse ?
La présidence sud-africaine a confirmé qu’il s’agit d’une décision commune prise entre les deux États. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov va représenter le pays à ce sommet.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a révélé que procéder à l’arrestation du président russe représenterait pour la Russie, une déclaration de guerre. Mieux encore, l’idée d’un sommet en ligne ou de la tenue de celui-ci dans un autre pays a été envisagée sans suite favorable.
Pretoria espère conserver de bonnes relations avec Kremlin. Le gouvernement sud-africain reste néanmoins confiant pour la bonne tenue et le succès de ce sommet des Brics.
La prise de position de l’Afrique sur le conflit russo-ukrainien : Un silence en faveur d’un partenariat prometteur.
Rappelons que le président du parti d’opposition l’alliance démocratique (DA), John Steenhuisen, a fait une demande à la justice sud-africaine pour mandater le gouvernement d’interpeller, d’arrêter et livrer le président russe à la CPI, si ce dernier foule le sol sud-africain.
Une action que Pretoria considère de danger pour la sécurité nationale. Le gouvernement sud-africain ne souhaitait pas également faire revivre l’épisode de 2015 qui voyait le Soudanais Omar el-Béchir circuler dans le pays sans inquiétude alors qu’un mandat d’arrêt de la CPI pesait sur lui.
Pas plus tard qu’en mai 2023, l’influenceuse sud-africaine Duduzile Zuma faisait l’objet de plusieurs allégations sur les réseaux sociaux notamment Twitter. Celle-ci a été identifiée comme une protagoniste de la propagande russe concernant la guerre russo-ukrainienne.
« C’est une guerre qui est très loin des pays africains et nous sommes toujours étonnés qu’on nous demande de nous justifier sur les choix que nous faisons. Personne ne demande cela à d’autres pays notamment les occidentaux », avait indiqué le premier ministre gabonais, Alain-Claude Bilie-By-Nze lors d’un entretien accordé à France 24 et RFI le 21 mars 2023.
La Russie reste jusqu’ici un partenaire privilégié de l’Afrique au même titre que les autres pays occidentaux. Et bien que le continent condamne la violation du droit international dans ce conflit, il ne saurait bafouer une coopération prometteuse avec la Russie.
Monsieur EDZOGO, la finesse de vos analyses m’impressionne fortement, courage !