Treize autres villages et hameaux de la commune se sont vidés de leur population. Sur 14 000 habitants, 13 000 ont fui vers les localités voisines et le Bénin, de l’autre côté de la frontière. Tout ceci en un seul mois seulement.
Quant à Tambarga, coupée du monde, la vie s’est arrêtée. C’est à ce lourd bilan et une situation d’insécurité que les populations se demandent quand est ce que ceci prendra fin.
Au Burkina Faso, l’aggravation des activités violences, qui ont fait plusieurs milliers de morts et plus d’un million de déplacés en six ans, met le gouvernement sous pression.
Pour la première fois depuis le début des attaques djihadistes, des milliers de personnes ont marché à travers le pays pour exprimer leur « ras-le-bol ».
La dernière fois qu’Aboubacar, un étudiant infirmier originaire de Madjoari, a parlé à sa mère de 55 ans au téléphone, elle pleurait. « Les terroristes sont autour, ils vont revenir nous tuer », a-t-elle chuchoté à son fils cette nuit-là, se cachant pour tenter de capter à un kilomètre du village.
Aboubacar ne sait pas quand il la reverra. Et encore moins son père de 65 ans, ses frères et sœurs, ses cousins, tous restés sur place.