Thomas Sankara reste sans doute l’un des plus grands nationalistes que l’Afrique a connu. De son vivant il a œuvré pour le développement du continent noir, bien que combattu et plus tard trahi par ses pairs. Qui donc mieux que le Burkina Faso pour se souvenir de ce vaillant soldat tombé longtemps même avant d’achever son œuvre ?
Ce 15 octobre à l’occasion de la date anniversaire de son assassinat, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a marqué un temps d’arrêt pour lui rendre un vibrant hommage. C’était en présence de plusieurs personnalités, des présidents d’institutions nationales et internationales, du Comité international mémorial Thomas Sankara (CIMTS) et des parents des victimes de ce drame. Le Ghana était représenté par le fils du défunt président John Jerry Rawlings.
L’on remarque très symbolique, le geste du président Roch March Christian Kaboré. En effet, c’est au rythme de la sonnerie aux morts, exécutée par la fanfare de la Gendarmerie nationale, que le numéro 1 burkinabè a déposé la gerbe de fleurs au pied de la statue géante du capitaine Thomas Sankara, 34 ans après son assassinat, sans faire de déclaration.
Cette commémoration prend un accent très particulier selon les représentants des familles des victimes et les sympathisants du mouvement sankariste: « Ce soutien des premières autorités de ce pays est inestimable. On a mis du temps avant d’avoir cette considération » ; « On était tellement peiné, mais la justice a pris son envol et a fait de telle sorte que nous, maintenant, on commence à se sentir heureux. On se dit qu’ils vont aller jusqu’au bout. »
Le procès de l’assassinat de l’ex-président, devenu une icône panafricaine, s’est ouvert ce lundi 11 octobre devant le tribunal militaire de Ouagadougou. S’il est vrai que ce procès suscite des espoirs de vérité et de justice, il reste encore des étapes très importantes à franchir dans la réhabilitation de la mémoire du père de la révolution burkinabè, au-delà de la commémoration. « L’émotion est toujours forte parce que le deuil n’a pas été fait. Les corps n’ont toujours pas été remis aux familles, et c’est vraiment douloureux. Il n’y a pas un endroit où se recueillir. C’est vraiment une préoccupation. Mais la reconnaissance de la nation les réconforte. »
Un peu plus tôt dans la journée, une statue du buste du capitaine Thomas Sankara a été dévoilée sur le site de l’université qui porte son nom, en présence de sa veuve Mariam et de ses avocats.
Thomas Sankara était une sorte de voix des sans voix pour son peuple tout comme pour le continent africain. Leader révolutionnaire, il voulait changer les mentalités et ainsi bouleverser l’ordre mondial en prenant la défense des pauvres et des opprimés. A cause de cette vision qui était loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion internationale, Thomas Sankara est resté très longtemps combattu mais sans céder. C’est d’ailleurs sa position radicale qui lui a couté la mort en 1987 notamment le 15 octobre