Addis-Abeba a décrété un état d’urgence d’une durée de 6 mois dans le Tigré, région du nord de l’Éthiopie. L’annonce a été faite par le premier ministre Abiy Admed le 4 novembre. Il accuse le gouvernement local, dirigé par le Front de Libération du peuple du Tigré ( TPLF ), d’être derrière l’attaque d’une base militaire qui survient au lendemain de plusieurs semaines de conflits successifs dans cette région. « le TPLF a attaqué un camp militaire dans le tigré », a clairement déclaré Abiy Admed. « L’objectif militaire est tout d’abord de maintenir la loi et l’ordre, ensuite de libérer le peuple tigréen ». Pour cela, le gouvernement devrait prendre des mesures afin « d’impliquer les populations du tigré dans leur propre libération, à ne pas être des victimes et servir de bouclier au petit gang du TPLF, qui ne représente pas la totalité des habitants », explique Redwan Hussein, porte-parole du comité d’urgence éthiopien. D’autant plus que « ce conflit n’oppose pas la région du Tigré au gouvernement fédéral. Il oppose un très petit groupe qui a des intérêts particuliers, et qui contribue à déstabiliser l’ordre national et à atteindre et reprendre le contrôle de l’ordre politique éthiopien. Le gouvernement fédéral doit donc faire tout ce qui est possible pour maintenir l’ordre et faire respecter la Constitution et, à nouveau, pour libérer le peuple du Tigré », a-t-il ajouté.
Des mesures strictes
Communications coupées et espace aérien fermé, d’aucuns redoutent qu’une guerre civile éclate en Ethiopie. Surtout que cet Etat d’urgence donne la possibilité au gouvernement d’imposer un couvre-feu, mener des perquisitions sans mandat, et de placer en détention « toute personne menaçant l’ordre constitutionnel ».
Prévue pour durer six mois, la mesure d’État d’urgence est susceptible d’aller au-delà du territoire du Tigré, a annoncé le Premier ministre.