Cela fait maintenant dix-huit jours que les affrontements ont lieu et causé la fuite de plus de 30 000 réfugiés au Soudan voisin. Les Nations unies affirmaient, vendredi 20 novembre, en attendre 200 000 au total. Alors pour mettre fin aux combats, de nombreux pays et organisations internationales ont appelé au cessez le feu, depuis deux semaines mais ces appels avaient été systématiquement refusés par Addis-Abeba. Cette dernière tentative provient de Cyril Ramaphosa et de l’Union africaine mais elle pourrait bien subir le même sort.
Cyril Ramaphosa a proposé cette initiative après la visite de la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde à Pretoria. Le président sud-africain, également président en exercice de l’Union africaine a décidé d’envoyer trois émissaires à Addis-Abeba pour représenter l’organisation continentale, en l’occurrence trois anciens présidents à savoir le Mozambicain Joaquim Chissano, l’ancienne dirigeante du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, et l’ancien président par intérim sud-africain Kgalema Motlanthe.
Selon Ramaphosa, leur mission consiste à rencontrer le gouvernement éthiopien et le parti tigréen TPLF avec deux objectifs: mettre fin aux combats et créer les conditions d’un dialogue national inclusif.
Sauf que cette initiative ne fait pas l’unanimité à Addis-Abeba. Le gouvernement éthiopien affirme que le Premier ministre Abiy Ahmed recevra bien les trois émissaires, mais pas question qu’ils entament des négociations avec le TPLF, qualifié de criminel.
La réaction du parti tigréen ne pouvait pas être recueillie à cause de la coupure des télécommunications toujours en vigueur dans la province.
Une guerre sur le terrain et une guerre de communication
Ce conflit dans le Tigré qui se poursuit entre l’armée fédérale et les troupes du TPLF est une guerre qui se joue sur le terrain avec notamment des conséquences humanitaires qui inquiètent les Nations unies. C’est aussi une guerre de communication, alors que le Tigré est dans une situation de black-out quasi-total.
Selon plusieurs sources, de nouvelles roquettes tirées depuis le Tigré se sont abattues non loin de la ville de Bahir Dar, dans la région voisine de l’Amhara et ce, selon son gouvernement régional, sans faire de dommages ou de blessés.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé, vendredi, « l’ouverture de couloirs humanitaires » pour venir en aide à la population prise au piège des combats dans la région éthiopienne du Tigré.
Selon l’Unicef le conflit dans la région du Tigré en thiopie place 2,3 millions d’enfants en besoin d’aide d’urgence et des milliers d’autres, réfugiés dans des camps au Soudan, dans une situation précaire », a indiqué, vendredi, l’Unicef.