«L’Amiral a tiré sa révérence ce matin. Il a rejoint les étoiles d’où il continuera à veiller sur nous», pouvait-on lire ce dimanche sur la page Facebook officielle de l’ancien président malgache, Didier Ratsiraka, qui devait son surnom à sa formation d’officier de marine.
C’est l’actuel chef de l’Etat, Andry Rajoelina, qui a annoncé la triste nouvelle sur Twitter. Ce décès de Didier Ratsiraka intervient après son hospitalisation en début de semaine pour une grippe. « Les Malagasy (Malgaches) ont perdu un illustre patriote », a déclaré Andry Rajoelina.
Fils d’un fonctionnaire de l’administration coloniale française, Didier Ratsiraka est né le 4 novembre 1936 à Vatomandry, dans la province de Tamatave. Il a été d’abord président de l’île de l’océan Indien de 1975 à 1991. Contesté par la population en 1991-1992, il est battu lors des élections de 1993 par Albert Zafy, qu’il félicite publiquement avant de s’effacer – une première en Afrique.
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C’est une nouvelle mue : le démocrate affleure sous l’autocrate à gros cigare (des Cohiba que lui fait parvenir Fidel Castro). En 1995-1996, il passe quelques années à Paris pour soigner ses yeux et les troubles cardio-vasculaires de son épouse. Il reviendra au pouvoir par les urnes en 1997, après l’échec de son successeur.
Il s’exile en France une seconde fois en juillet 2002, à l’issue d’un conflit post-électoral qui avait duré sept mois avec Marc Ravalomanana, devenu alors président de la République. En 2003, il est condamné par contumace à dix ans de travaux forcés pour détournement de deniers publics puis à cinq ans de prison ferme pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ses peines seront toutefois annulées en 2009.
Il était revenu à Madagascar en 2011. Ces dix dernières années, il était présent sur la scène politique malgache, régulièrement invité sur les plateaux de télévision pour livrer ses analyses.
Instigateur de la « révolution socialiste malgache » qui se révélera un échec économique et social, ce militant anti-colonial, « camarade » de Fidel Castro, a laissé en héritage la « malgachisation » de l’enseignement et du nom des villes.
Ces dix dernières années, il était présent sur la scène politique malgache, régulièrement invité sur les plateaux de télévision pour livrer ses analyses.