Le secteur de la culture maraîchère recrute de nombreux entrepreneurs aujourd’hui et parmi eux, Adama Kanté. Ce dernier produit, transforme et vend les fruits et légumes de ses champs dans la capitale malienne.
Parmi les localités surchauffées par cette atmosphère, celle de Niamakoro-Kourani en effervescence totale. Le quartier est sollicité par une partie de la classe moyenne malienne pour les prix attractifs qu’il offre pour l’achat de terrain. Adama Kanté, supervise les équipes de son unité de transformation agricole dans une petite villa.
« Ici, comme je dis, c’est notre dépotoir. On emmène tout ce qui est produit frais, produit aussi qu’on transforme. Et nous avons les légumes, la betterave, le poivron, le chou, la tomate, le persil, le céleri, un peu de tout. Nous en faisons des jus naturels, des bouillons naturels aussi et nous transformons aussi des céréales au coco. Nos produits sont vendus de 500 francs CFA à 7 000 francs CFA selon votre pouvoir d’achat », explique Adama Kanté.
Toutefois il faut signaler qu’au départ rien ne prédestinait Adama Kanté aux travaux champêtres et à la création d’une entreprise agroalimentaire. Ce dernier s’adonnait, parallèlement avec ses études, à sa passion de l’agriculture sur un lopin d’une vingtaine de mètres carrés. Tout s’accélère pour ce jeune âgé de 22 ans, lorsqu’une de ses vidéos postées sur Internet lui confère une petite notoriété. C’est ainsi que tout est parti du buzz jusqu’à la création de Séné Invest, une société d’investissement agricole qui fait appel à la diaspora pour des financements, moyennant des intérêts annuels.
La prochaine étape est l’achat de terre arable qui permet au jeune prodige de cultiver des produits maraîchers destinés directement au consommateur. « Les produits viennent de nos champs, actuellement, nous avons 7 hectares de productions, donc nous produisons presque 70 % de ce que nous vendons.
Nous avons développé une coopérative de plus de cent agriculteurs autour de nous, qui produisent et qui nous passent le marché de la distribution. Donc il n’y a pas d’intermédiations directes entre les Sougou Mobile et les producteurs, voilà pourquoi les produits sont assez moins chers chez nous », souligne Adama.
Parti de rien, Adama compte à son actif aujourd’hui cinq marchés mobiles, Sougou Mobile en bambara, installés à Niamakoroni. Ses œuvres sont reconnaissables à leur couleur verte flashy. Il s’agit en effet de kiosques de proximité faits de fer et de bois.
Selon les chiffres de l’entreprise, chaque kiosque draine un chiffre d’affaires de 50 000 francs CFA journaliers, soit 250 000 francs CFA par jour pour les cinq en activité. Pour se diversifier et capitaliser sur le panier des ménagères, l’entreprise d’Adama Kanté a lancé un nouveau service de livraison à domicile à destination des habitants de son quartier.
Adama Kanté est un exemple parmi tant d’autres sur qui le Mali peut compter aujourd’hui pour se relancer. C’est une aubaine pour ce pays qui doit encore essuyer les blessures des récents soubresauts politiques juste à coté des dégâts causés par la covid 19 encore présente.