Le Ghana héberge des réserves de bauxite estimées à 900 millions de tonnes, mais n’a exporté l’année dernière que 1,16 million de tonnes. Une situation qui pousse, depuis quelques années, Accra à multiplier les partenariats pour augmenter la production et diversifier davantage le secteur minier. Le contrat, dont il est question ici, porte sur l’exploitation du minerai qui sert à produire l’aluminium.
C’est un contrat très important pour la société ghanéenne de services miniers. Selon les termes du partenariat, Rocksure construira une mine de bauxite d’un coût estimé à 200 millions de dollars, à Nyinahin-Mpasaaso, dans le centre du pays, ainsi qu’une raffinerie de bauxite d’une valeur de 1 milliard de dollars.
Dans les détails dudit contrat, l’on apprend entre autres que la GIADEC conservera 30 % d’intérêts dans la coentreprise destinée à gérer les deux projets, le reste de la participation appartenant à Rocksure. Notons que la mine en question devrait livrer annuellement 5 millions de tonnes de bauxite et créera plus de 1 000 emplois.
Le Ghana cherche depuis quelques années à augmenter sa production et la Giadec doit trouver des partenaires stratégiques pour un investissement total estimé à 6 milliards de dollars dans quatre grands projets de bauxite.
Le groupe chinois Bosai Minerals détenteur à 80 % de la Ghana Bauxite Company, a en effet annoncé mi-août son départ, après avoir échoué à obtenir le renouvellement de son bail minier expirant début 2022. Selon certaines informations, la cause de cette situation est l’absence de projet de raffinerie pour la transformation locale de la bauxite, un vœu cher à Accra.
Pendant ce temps, l’accord de 2 milliards de dollars signé avec la Chine en 2018, toujours dans le but de mettre en valeur les 900 millions de tonnes de réserves de bauxite du pays, continue d’alimenter une vive polémique.
Rappelons que cet accord porte sur le financement, par l’empire du Milieu, des travaux de constructions de plusieurs infrastructures de transport (ponts, routes et chemins de fer) en échange d’un accès à 5 % des réserves de bauxite du pays.
Signalons que le principal problème qui se pose ici est surtout l’impact environnemental de l’exploitation minière. Les organisations écologiques craignent en effet pour les réserves forestières de l’Atewa, dont les trois rivières fournissent de l’eau à 5 millions de personnes et de Tano-Offin, essentielle pour les communautés agricoles qui y vivent. Ces deux régions abritent en effet des centaines de millions de tonnes de réserves de bauxite qui seront extraites dans le cadre du partenariat avec la Chine.
C’est donc un ouf de soulagement pour les Ghanéens qui signent ce nouveau partenariat alors que la production du minerai était sur le point de diminuer, avec le retrait du groupe chinois Bosai Minerals annoncé le mois dernier. Son bail qui expire au début de l’année prochaine n’ayant pas été renouvelé.