Le gouvernement, ainsi que les autorités locales, voient dans cette plante d’outre-mer un moyen important de dynamiser l’économie, tout en constituant une source de combustible précieuse dans les zones rurales, limitant ainsi l’exploitation abusive des réserves forestières qui sont de plus en plus en déclin.
De plus, les défenseurs de l’environnement soulignent la capacité du bambou à pousser sur tous les types de sols, ce qui suscite un intérêt accru de la part du gouvernement et de nombreux chefs d’entreprise pour ce produit naturel originaire d’Asie.
« C’est un matériau incroyablement polyvalent ; nous fabriquons divers produits tels que des tables, des lits et des armoires, mais nous pourrions en tirer encore davantage », affirme Taga Nuwagaba, agriculteur et propriétaire d’une usine de meubles en bambou dans la capitale Kampala.
Contrairement à l’eucalyptus, un arbre généralement planté pour son bois, le bambou ne connaît pas de saison ; il pousse plus rapidement et se régénère de manière autonome sans nécessiter d’intervention humaine.
Kitara Fam, propriétaire d’un terrain planté de bambous, a abandonné la culture de l’eucalyptus au profit du bambou, qu’il estime mériter plus de reconnaissance sur les marchés.
« Certains de mes voisins se sont lancés dans la culture du bambou mais ne comprennent toujours pas pleinement son utilité et ses débouchés. Le bambou mérite une place plus importante sur les marchés, et il est donc nécessaire de sensibiliser la population à son sujet « , explique-t-il.
En moyenne, un poteau de bambou rapporte un dollar, ce qui incite les promoteurs du bambou à encourager davantage les cultivateurs à s’intéresser à cette culture et à la placer au même niveau que celle du café ou du cacao.
Malgré l’intérêt que suscite la culture du bambou auprès du gouvernement et de certains acteurs économiques (Chefs d’entreprise, hommes d’affaires), les plantations ougandaises n’ont pas encore un impact suffisant pour être considérées comme une véritable industrie.
C’est pourquoi le gouvernement ougandais a mis en place une politique visant à planter 300 000 hectares de bambou d’ici 2029. Cette ambition est louable car le bambou pourrait être le salut de l’économie ougandaise.