C’est un défi énorme à Kigali au Rwanda, celui de transformer les déchets qui polluent l’environnement en mobilier. L’atelier Kamana a trouvé un moyen de recycler les pneus abandonnés alors que le nombre de véhicules ne cesse d’augmenter au Rwanda. Que ce soit en chaises, ou en table, ces artisans, une douzaine de personnes au total, offrent une seconde vie à ces objets, un concept pas des moindres.
“C’est ma spécialité”, explique Jean de Dieu Kamana, propriétaire de l’atelier. “C’est unique chez nous parce que c’est moi qui l’ai introduit, en collaboration avec mes collègues. Je n’imite ce que j’ai vu quelque part. Avant j’essayais, mais c’était vraiment difficile. J’ai décidé de mettre en œuvre ce que j’avais en tête en me basant sur les outils et les matières premières disponibles. C’est ce qui m’a permis d’élargir mes connaissances et mes compétences, et c’est ce qui attire les gens ici” affirme Jean de Dieu Kamana.
L’atelier procède par le rachat, pour 5 dollars, des pneus abandonnés dans la capitale rwandaise. Par la suite Jacques Muvandimwe transforme ces déchets en mobilier haut en couleurs à l’aide de son pistolet à peinture.
“Le plus souvent, nous faisons des dessins avec des couleurs africaines, des couleurs attrayantes en harmonie et beaucoup de gens aiment cela”, explique t-il, entre deux coups de peinture. “Mais nous utilisons aussi de la peinture ordinaire parce qu’elle ne s’abîme pas facilement, cela nous aide à façonner les dessins selon les préférences de nos clients” poursuit Jacques Muvandimwe.
« L’initiative a le vent en poupe »
Depuis 10 ans, l’atelier Kamana fonctionne à plein régime et emploie aujourd’hui 12 personnes et les clients se font de plus en plus nombreux surement à cause de cette production locale à la portée de toutes les bourses. L’activité attire logiquement de nombreux rwandais comme Valens Rurenganizi, venu essayer des sièges en pneu dans la cour de l’atelier. “Je me suis rendu compte que leurs prix sont abordables, bien en dessous de ce que l’on paierait en important des sièges qui seraient très chers. Et puis, ils sont fabriqués localement et peuvent être commercialisés comme des produits durables fabriqués au Rwanda pour attirer davantage d’acheteurs locaux”, affirme t-il.
S’il est clair que l’initiative aide déjà plusieurs jeunes rwandais à gagner leur vie, cette activité contribue aussi à la lutte contre l’accumulation des déchets à Kigali. Ce qui explique son approbation par l’Agence rwandaise de gestion de l’environnement, qui lutte contre l’accumulation des déchets à Kigali.
A travers des initiatives comme celle de l’atelier Kamana, le Rwanda espère augmenter ses capacités de recyclage de 40% d’ici 2030.