Ces femmes sont affiliées à l’association Shanti qui a ouvert à Nefta une mercerie. C’est là où les artisanes s’approvisionnent gratuitement en pelotes multicolores issues de vêtements d’occasion ou d’invendus d’industriels.
Shanti commande au maximum quatre tapis par mois par femme pour éviter toute surcharge, et veille à ce que le travail ne soit pas trop bouleversant pour l’équilibre familial.
Cette activité permet à ces femmes de gagner le nécessaire pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Par ailleurs, elles voient leur rôle social revalorisé notamment avec des formations avec des designers qui leur apportent une ouverture sur l’extérieur.
« La réputation de la femme artisane a évolué dans la société, elle assume ses droits, elle a pris une personnalité qu’elle s’est faite, elle s’est battue, et beaucoup de choses chez elle ont changé, la société a commencé à la regarder différemment », a ajouté Fatma Alhama, employée à El Mensej.
L’association est une initiative de Mehdi Baccouche. C’est ce dernier, neveu de l’une des artisanes qui l’a créée en 2014. Après avoir commandé des tapis pour des amis à sa tante Najet, il décide de créer une page sur Internet pour populariser ses créations.
« Donc c’est comme ça que ça a commencé, avec une petite page Facebook pour prendre des commandes personnalisées afin que les gens puissent avoir un tapis dans la couleur et la taille qu’ils voulaient, et petit à petit, on a commencé à faire des événements, à construire une présence en ligne, à prendre plus de commandes, donc le petit groupe s’est développé autour de cet artisanat ».
Cette activité a permis à 200 artisans de trouver des débouchés pour leurs créations en quatre années. Signalons que les articles de Shanti sont vendus aux Tunisiennes amatrices de déco ou expédiés à l’étranger.