L’Afrique est la plus concernée, précise le professeur Francis Ndungu, immunologiste du paludisme auprès du KEMRI-Wellcome Trust, un partenariat entre la Kenya Medical Research Institute et l’Université d’Oxford.
« Plus de 90% des décès dus au paludisme surviennent en Afrique et le parasite responsable s’appelle Plasmodium Falciparum. La majorité de ces décès surviennent chez des enfants de moins de 5 ans. En plus de la mortalité, la maladie a également un impact sur la vie des gens, car elle affecte l’éducation et l’économie. Il est donc très important de disposer d’un vaccin antipaludique hautement efficace qui sauvera les enfants de la mort et leur donnera la possibilité de grandir et de se développer sans maladie afin qu’ils réussissent mieux à l’école et aussi dans la vie. »
Des bouleversements et des avancées considérables ont été enregistrés avec le vaccin RTS autorisé par L’OMS et opérationnel depuis 2019 dans plusieurs pays. Mais dès lors que le Ghana a approuvé le 13 avril 2023 le récent vaccin R21 de l’Université d’Oxford jugé plus efficace que le Mosquirix et adapté aux bébés de 5 à 36 mois, les mères kényanes sont ravies et impatientes. Elles rêvent de le voir arriver plutôt dans leur pays, là où le paludisme est jugé endémique.
« Il est très important que les spécialistes de la recherche essaient d’investir des ressources et du temps pour mettre au point un vaccin unique qui aidera à soigner le paludisme une fois pour toutes pour les mères, afin de réduire les cas de mortalité infantile », souligne une maman.
« La collecte des données de l’essai de phase 3 est en cours au Kenya, en Tanzanie, au Mali et au Burkina Faso, une fois que ces données seront fournies à l’OMS. L’OMS évaluera également ces données et si elle est convaincue que le vaccin est sûr et hautement protecteur, alors elle donnera une approbation provisoire pour l’utilisation de ce vaccin pour une utilisation plus large dans plus de territoires », explique le professeur Francis Ndungu.
D’ici à 2030, l’OMS a pour objectif de réduire d’au moins 90% le taux de mortalité lié à la maladie. Depuis 2015, une dizaine de pays, dont l’Algérie, l’Argentine, et la Chine ont officiellement été déclarés exempts de la liste des pays exposés au paludisme.