Dans ce pays, il n’est pas étonnant de rencontrer plusieurs enfants qui n’ont jamais été immunisés.
Shukuru Kashonde vit à Birhende, un îlot de plus de 6000 ménages. Faute de centre de santé, ses enfants ne sont pas vaccinés. Elle en a déjà payé le prix fort, la mort de son fils aîné.
« J’ai 07 enfants et tous n’ont jamais été vaccinés car je n’ai pas eu le moyen pour atteindre l’hôpital. Par manque de vaccin j’ai vu plus de 5 enfants mourir. Mon enfant aussi est mort de la rougeole », explique-t-elle.
Dans les centres urbains comme celui de Goma, les familles ont depuis assimilé la nécessité de faire passer leurs enfants par la phase vaccinale dès le bas âge. Le calendrier vaccinal longtemps resté l’affaire des enfants et des femmes semble aussi inquiéter les hommes. C’est donc une bonne idée d’aller souvent au centre de santé en famille.
« Si nous sommes en forme aujourd’hui c’est parce que nos parents ont eu bien soin de nous dès la conception, la naissance jusqu’à aujourd’hui. Ça nous a permis d’éviter certaines maladies chroniques même si ça peut arriver, mais ça ne sera pas trop fort comme l’enfant qui n’a pas été vacciné », a déclaré Junior Wemba, habitant de Goma.
Au delà de l’éloignement des centres de santé, ou encore l’enclavement de leurs localités, on peut citer les préjugés des populations vis à vis des vaccins. Tous ces agréments constituent des freins à une couverture vaccinale déséquilibrée en RDC. C’est le cas de plusieurs agents de santé qui ont tenté de se rendre dans les îlots à Idjwi et qui ont péri dans le lac Kivu, morts par noyade.
Selon le Ministère de la santé, la RDC fait partie des pays de la région africaine qui regorgent d’un nombre important d’enfants non vaccinés et sous vaccinés soit 196.207 enfants en 2022.
Malgré la lente amélioration de la couverture vaccinale, avec la mise en œuvre d’un plan opérationnel appelé « Mashako 2.0. », les enfants vivant dans les zones rurales difficiles d’accès, mais aussi ceux des communautés urbaines sont concernés.