Le centre accueille environ huit habitants dans un pays où la solidarité familiale est un devoir et une obligation morale. « La maison de retraite est une incongruité dans la culture africaine », selon un sociologue, et la création de ce lieu d’accueil serait le fruit, selon lui, d’un « processus d’occidentalisation de l’Afrique ».
Ainsi, les maisons de retraite s’adressent à des personnes âgées dépendantes et non autonomes. Ces séniors ont d’ailleurs très souvent besoin de soins permanents et définitifs. De plus, ces établissements, privés ou publics, sont en mesure de répondre à un grand nombre de pathologies. Qu’elles soient liées à la vieillesse ou non. Grâce à la présence de nombreux dispositifs médicaux et d’un personnel médical très actif, ils sont un lieu adapté à la fin de vie.
Mais, dans le monde, l’ensemble de nos médias renforcent cette idée d’une population uniquement jeune. Ils faussent notre perception en nous imprégnant d’une vision où les femmes et les hommes qui atteignent la force de l’âge s’évanouissent, faute d’être plus abondamment représentés.
Le second mythe, encore plus ancré dans les esprits que le premier, est celui de la solidarité africaine au regard de l’individualisme des sociétés occidentales. C’est le mythe de la personne âgée centrale, respectée, objet de tous les égards. D’une solidarité familiale robuste, établie culturellement et indéboulonnable, symbole d’une identité africaine essentialisée, s’opposant à la vieillesse occidentale incarnée par ces maisons de retraite.
Mais ce sont deux idées reçues qui ne résistent pas à l’épreuve des faits. L’opposition Occident – Afrique est loin d’être aussi prononcée que l’on s’imagine. Il importe donc de déconstruire ces fictions par l’examen des études et des chiffres, et de parvenir à une analyse et une vision raisonnées du vieillissement ; à une meilleure maîtrise de la transition démographique particulière à l’Afrique. C’est donc sensiblement le pas en avant que fait le Cameroun, pays d’Afrique Central dans cette optique.