Rechercher une issue au conflit au Tigré. Éviter une escalade entre Addis-Abeba et Khartoum qui se disputent une zone frontalière. Et apaiser les tensions entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte, autour du barrage éthiopien sur le Nil c’est le rôle que doit jouer Jeffrey Feltman.
La feuille de route donnée par le président Joe Biden s’annonce donc compliquée pour ce Diplomate chevronné qui a été ancien secrétaire d’État américain adjoint pour le Moyen-Orient puis sous-secrétaire général de l’ONU pour les affaires politiques.
La mission principale de Jeffrey Feltman est de jouer un rôle de coordination entre les différents États et les acteurs régionaux et internationaux.
Depuis sa nomination, les observateurs de la scène internationale n’ont cessé de mentionner les ambitions de l’administration Biden d’être plus présente en Afrique, de contribuer à la lutte contre le terrorisme. Le plan humanitaire et la défense des droits humains sont également cités dans l’agenda du patron de la maison blanche.
Cette volonté est manifestement contraire à celle de Donald Trump qui lui avait enclenché le retrait des troupes américaines de Somalie.
Cette nomination n’est pas un fait hasard car Joe Biden sait très bien que les combats dans le Tigré ne profitent pas à son gouvernement. La Corne de l’Afrique est une région très stratégique pour Washington non seulement par son emplacement entre l’Afrique et le Moyen-Orient mais aussi et surtout parce que les Américains y sont très présents, autant sur le plan militaire qu’économique. Ils devraient logiquement chercher à y maintenir leur influence.
Jeffrey Feltman doit se préparer en conséquence car rien ne sera acquis à l’avance. La preuve, l’Union africaine a récemment échoué à amener l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte à un accord autour du barrage de la Renaissance.