Ce projet aura sans doute les retombées positives. Voilà sans doute qui explique l’impatience au niveau des attentes, notamment dans le secteur économique.
Ledit projet sera aussi une solution pour des coupures intempestives d’électricité, une réalité qui est presque le quotidien de Gloire Ness, âgé de 21 ans, tenancier d’un cybercafé dans un espace étroit sur l’avenue Simon Kibambangou dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, à quelques encablures du marché Commission.
Le jeune homme offre trois heures de connexion à 1 000 francs CFA, moins de 2 euros. Mais il est très souvent confronté aux coupures d’électricité. Et, la qualité de son Internet laisse à désirer.
« Les clients déclarent souvent que c’est un peu lent. Mais, on fait seulement avec. Les fournisseurs essayent d’améliorer, mais ça ne marche toujours pas », se plaint Gloire.
Cependant, le jeune entrepreneur est au courant du démarrage du Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN) qui, Pendant cinq ans, va accroître l’accès des populations mal desservies à l’Internet haut débit, tout comme améliorer la capacité du gouvernement à fournir des services adaptés au numérique. Une bouffée d’oxygène dont la seule condition doit être la fiabilité.
« Je peux dire que c’est un grand projet qui peut aider la population qui aimerait progresser en matière d’accès à internet. Si ce projet est fiable, j’aimerais que ça nous rapporte de la fluidité dans la connexion », espère Gloire.
Ce projet a trois composantes parmi lesquelles la deuxième expliquée ici par Francis Seck Mangouani, coordonnateur : « La composante connectivité ! Dans cette composante, nous allons connecter ce qu’on appelle les “zones blanches” ; les zones où les opérateurs économiques, par rapport à leur cahier de charges, n’ont pas l’obligation aujourd’hui de couvrir parce que ce n’est pas rentable pour eux. Donc, l’État ayant l’obligation du service universel doit donc assurer la connectivité de tous les citoyens », détaille M. Mangouani.
Le défi à relever est important reconnaît Louis-Marc Sakala Directeur général de l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE).
« Nous comptons impacter la vie de 2 millions de personnes sur le territoire national. Nous allons interconnecter tous les ministères, toutes les directions et administrations. Nous allons aussi connecter 45 bureaux de postes et plus de 100 écoles », affirme-t-il.
Le PATN arrive au moment où l’accélération de la transformation numérique apparaît comme un impératif au Congo-Brazzaville ce qui aura sans doute un impact positif dans le développement économique de ce pays. Ce bien-fondé est bien défini par Léon Juste Ibombo, ministre en charge de l’Économie numérique.
« Accélérer la transformation numérique de notre pays est une réponse urgente aux besoins de développement socio-économique, pour défier la fracture numérique, la pauvreté et les disparités sociales », précise-t-il.
Selon les gestionnaires du projet, en plus des 100 millions de dollars de financement apportés par la Banque mondiale, le PATN va également bénéficier de 40 millions d’euros grâce à un don de l’Union européenne et un prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI).