L’idée est née d’une volonté des jeunes ghanéens souhaitant dénoncer les conditions économiques dans lesquelles ils vivent. Le mouvement a vu le jour en mai dernier sur les réseaux sociaux avec pour objectif de faire pression sur le gouvernement question de réclamer des réformes sociales et économiques.
Habillés en rouge et noir, les manifestants ont défilé dans la tranquillité. Ils ont entonné des chants patriotiques et d’un geste de la main ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: ”la corruption engendre la pauvreté” ou encore ”reparez notre système éducatif maintenant”.
Il s’agit ici de la deuxième manifestation organisée dans le pays après que la cour ait rejeté en mars dernier le recours du candidat du NDC (Congrès Démocratique National) John MAHAMA qui contestait les résultats de l’élection présidentielle remportée en décembre par le président sortant NANA Akufo-Addo.
Une étude du ”brookings institute” affirme que l’économie ghanéenne a connu une croissance régulière au cours des deux dernières décennies. Mais la création d’emplois souffre toujours autant. Selon la banque mondiale, le tiers des jeunes ghanéens n’ont ni emploi ni formation professionnelle et en cette période de crise sanitaire les jeunes sont de plus en plus inquiets de ce qu’ils deviennent.
Face au poids croissant de la dette publique et aux retombées de la pandémie en cours, le gouvernement a imposé de nouvelles restrictions par rapport aux impôts. Ces restrictions, associées à la hausse du prix du carburant dans les villes ont provoqué la colère et n’ont pas laissé les manifestants et surtout les jeunes indifférents. Une colère qui se résume en une devise :#fix the country.
“Nana Akufo-Addo, nous souffrons faites quelque chose pour nous. Rien ne marche”, déclare Frédérick Koomson âgé de 28 ans. “Si les autorités politiques ne réparent pas ce pays, nous voulons leur dire que nous sommes capables de détruire leurs carrières car c’est nous qui les avons mis au pouvoir”, lançait Fatima Mensah, une activiste âgée de 35 ans.