Dans une déclaration faite sur X, le président par intérim Nangolo Mbumba a annoncé le décès du président Hage Geingob le 4 février 2024, à l’hôpital Lady Pohamba à Windhoek où il était hospitalisé.
Pas plus tard qu’en janvier, la présidence avait fait part d’un bilan médical de routine révélant la présence de cellules cancéreuses chez le président, qui devrait tout de même poursuivre ses fonctions tout en étant hospitalisé.
En outre, ce n’est pas la première fois que le président Hage Geingob subit une intervention médicale. En 2013, il a subi une intervention au niveau du cerveau et a été opéré de l’aorte en Afrique du Sud.
Par ailleurs, il avait récemment plaidé devant la Cour Internationale de Justice en soutenant la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël. Il a également condamné l’Allemagne, ancien colon de la Namibie, qui a rejeté les accusations de « génocide » de Pretoria à l’encontre d’Israël, partisan de l’indépendance.
Né en 1941 dans le Nord de la Namibie, Hage Geingob s’est lancé dans le militantisme dès son plus jeune âge, réclamant la libération de sa patrie du régime d’apartheid établi par l’Afrique du Sud.
Exilé aux États-Unis d’Amérique, il a promu l’indépendance de la Namibie et a ainsi mis en avant, auprès des Nations Unies et en Amérique, le mouvement de libération local (Swapo), l’actuel parti au pouvoir.
En 1989, il a fait son retour dans son pays natal. L’année suivante, la Namibie a accédé à l’indépendance et il a occupé le poste de premier ministre pendant 12 ans avant d’être renouvelé en 2012.
Élu président de la république en 2014, grâce à une campagne électorale qui a largement surpassé celle de ses concurrents et qui lui a valu le plus grand nombre de voix (87%).
Il a connu tout de même un mandat pas très glorieux avec une montée en flèche du taux de chômage et des accusations d’agissements malhonnêtes.
En 2019, un document véhiculant des informations de corruption a été diffusé par WikiLeaks. Un contretemps qui n’a pas empêché Hage Geingob de remporter un deuxième mandat la même année.
Une figure fraternelle.
« Aujourd’hui, l’Afrique du Sud se lamente auprès de la Namibie pour la mort d’un dirigeant, d’un patriote et ami de l’Afrique du Sud », a laissé entendre le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa.
« Le président Geingob était une figure de proue dans la libération de la Namibie du colonialisme et de l’apartheid. Il a également beaucoup contribué à la solidarité que le peuple namibien a manifestée envers celui sud-africain pour notre assertion à la liberté », rajoute-t-il.
William Ruto, chef de l’État kényan, a également rendu hommage au défunt président namibien sur X, qui selon lui a servi son peuple avec « abnégation ». « Il croyait en une Afrique soudée et prônait les valeurs africaines à travers le monde », renchérit le président kényan.
La présidente tanzanienne, Samia Suluhu, a suivi le pas de ses confrères et a également déclaré sur X être « profondément attristée d’apprendre la mort du président Geingob, un frère cher, un véritable panafricain et un ami de la Tanzanie ».
« La nation namibienne a perdu un serviteur distingué du peuple, une icône pour la libération, le modéliste de notre constitution et le pilier de notre patrie », a déclaré Nangolo Mbumba, nouveau chef d’État par intérim. « En ce moment de tristesse, j’appelle la nation à être soudée et unie », rajoute-t-il.
Des élections seront organisées en novembre 2024 pour désigner le prochain président.
La Namibie a perdu un moteur, une icône de son histoire qui, malgré son départ, laisse un pays en plein essor et en bon terme avec plusieurs États, à l’instar de l’Afrique du Sud.