L’ancien chef de l’Etat, avait été hospitalisé lundi dans un hôpital militaire de la capitale Lusaka, pour une pneumonie. Ce n’est que le 17 juin que Le gouvernement a annoncé le décès du père de l’indépendance de l’ancien protectorat britannique et premier président de la République zambienne.
Il est « mort paisiblement » à 14h30mn (12 h 30 GMT) à l’hôpital, a déclaré le secrétaire du gouvernement, Simon Miti, à la télévision nationale.
Un deuil national de vingt et un jours a été décrété. Kenneth Kaundi a plusieurs fois œuvré pour son pays et pour l’Afrique.
Appelé «le Gandhi africain» pour son militantisme non violent, Kenneth Kaunda avait conduit l’ancienne Rhodésie du Nord (Zambie) à l’indépendance sans effusion de sang, en octobre 1964. Il a ainsi dirigé le pays pendant vingt-sept ans, en grande partie sous le régime d’un parti unique, dont la mauvaise gestion a provoqué une grave crise économique et sociale.
Après de violentes émeutes, il avait accepté des élections multipartites en 1991 et fut battu. Cela ne l’a pas empêché pour autant de continuer à agir dans son entourage et celui de son voisinage.
Depuis sa retraite en l’an 2000, M. Kenneth Kaunda met son autorité au service de la résolution des crises sur le continent africain, au Kenya, au Zimbabwe, au Togo et au Burundi.
«L’Afrique a perdu l’un de ses meilleurs fils», a déclaré l’Union africaine dans un communiqué. L’ex-président s’était aussi engagé dans la lutte contre le sida, après avoir annoncé publiquement que l’un de ses fils était mort de la maladie.
Sa santé avait été fragilisée par le décès de son épouse Betty en septembre 2012. Ils avaient eu neuf enfants. Lors de l’une de ses dernières apparitions publiques, à l’occasion des funérailles de Nelson Mandela en décembre 2013, il était monté en sautillant sur un podium, à 89 ans.
Plusieurs chefs d’Etat et autorités ont fait des témoignages larmoyants à son égard notamment l’actuel président, Edgar Lungu, qui a regretté la disparition d’une « véritable icône africaine » dans un message publié sur Facebook. « Vous êtes parti au moment où nous nous y attendions le moins », a-t-il écrit.
Le premier ministre britannique Boris Johnson, à son tour a présenté des condoléances au peuple zambien sur Twitter, exprimant «sa tristesse». «Un géant de la lutte pour la libération de l’Afrique du Sud et du continent est tombé», a regretté jeudi le parti dans un communiqué, tandis que l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki a salué « un homme du peuple».