Le réacteur sera prêt à être testé en 2026, selon la start-up qui va le construire, Dual Fluid Energy.
Ces « réacteurs peuvent être utilisés pour produire de l’électricité, de l’hydrogène et des carburants de synthèse à des coûts inférieurs à ceux des combustibles fossiles », a affirmé le PDG de Dual Fluid Energy, Gotz Ruprecht, lors d’une conférence de presse à Kigali.
L’utilisation d’énergie nucléaire fournira « une source d’électricité stable et fiable, en réduisant la dépendance aux hydrocarbures et en contribuant à répondre à la demande croissante en énergie », a déclaré le ministre des Infrastructures, Ernest Nsabimama.
Le Rwanda avait signé en 2019 un accord pour construire des centrales nucléaires en collaboration avec l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique Rosatom, suscitant une vive opposition en raison de préoccupations concernant la sécurité.
Le leader du principal parti d’opposition, le Parti vert démocrate du Rwanda, Frank Habineza, a jugé « dangereux » l’accord passé avec Dual Fluid Energy.
Il n’y a « pas de grande différence entre ce que Dual Fluid Energy veut faire et ce que la Russie et le gouvernement rwandais voulaient faire en 2019 », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Aucune étude ne peut me convaincre qu’il y a un endroit dans ce pays où un réacteur ou une centrale nucléaire puisse être construit sans mettre en danger la population », a-t-il dit.
« Notre réacteur de test est un petit dispositif avec une faible combustion et contient donc peu de matériaux nucléaires. Pour cette raison, il ne présente aucune menace pour l’environnement », ont assuré l’Office rwandais de l’énergie atomique et Dual Fluid Energy dans un communiqué commun.
Le réacteur de démonstration devrait être opérationnel d’ici 2026 et les essais ultérieurs de la technologie Dual Fluid devraient être achevés d’ici 2028. La phase d’essai coûtera 70 millions d’euros (75 millions de dollars) et sera financée par la société, a déclaré Goetz Ruprecht, PDG de Dual Fluid, lors d’une conférence de presse à Kigali.
Le Rwanda dispose actuellement d’une capacité de production d’électricité installée de 332,6 mégawatts (MW), dont la majeure partie provient de barrages hydroélectriques et le reste du méthane, de l’énergie solaire et de la tourbe.
En Afrique, seule l’Afrique du Sud dispose actuellement d’une centrale nucléaire opérationnelle, tandis que l’entreprise publique russe Rosatom a entamé l’année dernière la construction de la première centrale nucléaire d’Égypte.
En mars, l’Ouganda a déclaré qu’il comptait commencer à produire au moins 1 000 MW à partir de l’énergie nucléaire d’ici 2031.
L’Office rwandais de l’énergie atomique a déclaré qu’il avait convenu avec Dual Fluid d’une feuille de route pour la mise en œuvre du réacteur d’essai une fois les tests terminés.
Une fois les critères de réussite atteints, les deux parties passeront aux niveaux de préparation technologique suivants, y compris les essais de conception, de construction et d’exploitation de la centrale nucléaire sur la base des résultats de l’expérience, a déclaré l’Office.