L’ambition de cette réforme est de structurer et réorganiser le secteur culturel, jusque-là, dominé par l’informel afin de le professionnaliser. Il s’agit d’un cadre légal qui devrait être mis autour du métier d’artiste, des arts de la scène en passant par le cinéma ou la musique.
Cette nouvelle vision prévoit ainsi la délivrance d’une carte professionnelle, ce qui stipule l’identification et le recensement, en amont, de tous les métiers de cette branche. Il y a en outre, l’instauration d’un salaire minimum pour chaque prestation. Même si le montant n’a pas encore été défini, les discussions sont en cours avec les acteurs culturels.
« Le décret prévoit qu’un salaire minimum soit indiqué lorsque les artistes devront prester et c’est ce travail qui doit être fait ensemble parce que chaque artiste a sa spécificité en fonction de son secteur », précise Françoise Remarck, ministre de la Culture.
Mis au courant de cette nouvelle reforme, les artistes voient déjà leur situation changer pour le meilleur. C’est le cas de Fadal Dey, chanteur de reggae qui mise sur les prestations sociales qui devront accompagner ce statut, comme la retraite. « Si la retraite est reconnue de façon juridique, c’est très bien pour nous, parce que nous voyons aujourd’hui comment certains artistes finissent. Quand un artiste tombe malade, il faut toujours se cotiser pour le soigner alors qu’il a été, à un certain moment, au top de sa carrière ».
Reste donc attendue l’implémentation de ce nouveau statu. A cet effet, plusieurs rencontres sont prévues entre les acteurs culturels et les porteurs de cette réforme pour affiner chaque point de ce statut. Parallèlement, près de 2 500 jeunes vont être formés aux métiers des industries créatives.
Avec cette nouvelle reforme, la Côte d’Ivoire sera sans doute un exemple à suivre par d’autres pays africains dans lesquels les artistes ne sont toujours pas reconnus à leur juste valeur.