« Le déploiement s’inscrit dans un cadre bilatéral, à la demande du gouvernement tchadien pour le renforcement de son contingent dans le nord du Mali suite à la reconfiguration de la force Barkhane », précise le communiqué du ministère, relayé par le représentant permanent du Mali auprès des Nations unies.
La force Barkhane est en effet la force française au Sahel, qui a retiré 450 soldats du Nord malien. Ce retrait avait causé un déficit de 2000 à 2500 hommes, une conséquence de l’entame, par la France, de la réorganisation de son action militaire au Sahel, incluant la réduction de ses effectifs et la cession à la MINUSMA des bases stratégiques de Kidal, Tombouctou et Tessalit.
Le président français Emmanuel Macron a finalement renoncé à se rendre au Mali du 20 au 21 décembre en raison de la situation sanitaire liée au covid-19, selon les autorités françaises.
Emmanuel Macron devait y rencontrer le président de la transition et célébrer Noël avec les troupes françaises. Selon la présidence française, «cette décision a été prise dans un souci de cohérence entre les mesures annoncées au niveau national et l’agenda international du président, et dans un souci de ne pas exposer notre dispositif militaire dans un moment de dégradation de la situation sanitaire en métropole.»
La vision du déploiement des soldats tchadiens en terre malienne est très loin de laisser personne indifférente, malgré les déclarations rassurantes de diverses autorités politiques et militaires. Ce qui est bien compréhensible car jusqu’ici, le statut sécuritaire de la région des trois frontières et du Mali ne s’est pas amélioré.
Aujourd’hui le Tchad est encore fragilisé par des les problèmes politiques, sécuritaires et sociaux qu’il a traversés lui-même ces derniers mois mais le pays s’impose toujours comme le leader régional de la lutte contre le djihadisme.
Le ministre des Affaires étrangères confirme bien l’envoi prochain de 1000 soldats au Mali. Mais il souligne que ni le calendrier ni la zone de déploiement ne sont précisés et que ces détails seront définis en accord avec les Nations unies.
Le contingent tchadien devrait quasiment doubler sous le mandat des Nations unies. Avec ce nouveau déploiement, les effectifs tchadiens au sein de la MINUSMA passeront à 1600 soldats.