Chilembwe est en réalité une représentation d’un Malawien portant un chapeau, ce qui était interdit à l’époque coloniale, face à un religieux, plus petit. Cette œuvre d’art trônera sur la place londonienne jusqu’en 2024. Il s’agit d’une œuvre réalisée par l’artiste originaire du Malawi et basé à Oxford Samson Kambalu.
La statue qui le représente mesure cinq mètres de haut, soit près de deux fois plus que son voisin le missionnaire européen John Chorley : un choix de Samson Kambalu pour pour mettre en avant l’histoire du pasteur, inspirée par une photo prise en 1914 dans laquelle les deux ecclésiastiques sont représentés ensemble.
La sculpture, réalisée à partir d’une photo prise en 1914, révèle « les récits cachés des peuples non représentés dans l’histoire de l’Empire britannique en Afrique et au-delà », détaille la mairie de Londres.
« Antelope » est la première de caractère africain et la quatorzième sculpture à s’installer temporairement sur la célèbre place de Westminster, révélant les récits cachés des peuples sous-représentés dans l’histoire de l’Empire britannique.
« Je suis ravi d’avoir été invité à créer une œuvre pour l’espace public le plus emblématique de Londres et de voir l’histoire de John Chilembwe rehaussée », déclare M. Kambalu.
En rappel, John Chilembwe est une figure emblématique de la rébellion malawite contre la domination coloniale. En 1915 il prend la tête d’un soulèvement contre la domination coloniale britannique au Nyasaland, déclenché par les mauvais traitements infligés aux réfugiés du Mozambique et la conscription pour combattre les troupes allemandes pendant la Première Guerre mondiale. Il a été tué et son église détruite par la police coloniale.
En hommage à ce héros de l’indépendance le Malawi célèbre tous les 15 janvier la journée de John Chilembwe.
« En révélant comment un simple chapeau est devenu un symbole du combat pour l’égalité, la sculpture en bronze de Samson Kambalu va envoyer un important message aux Londoniens, et aux millions de personnes qui visitent Trafalgar Square, chaque année », a dit Justine Simons, maire adjointe chargée de la Culture.