Pour le reste, le Kenya est sur le départ tout comme l’Ouganda, la Tanzanie, la République démocratique du Congo (RDC) et, bien entendu, le Burundi pays hôte de la compétition. Les femmes ont là l’opportunité de démontrer pour la première fois leur potentiel cyclique.
Ces femmes ne savent pas grand-chose sur le vélo mais leurs ambitions vont au-delà de leurs limites. C’est le cas pour Annick Kaneza, cycliste burundaise juste après la première étape: « Je suis très satisfaite. Cette étape s’est bien terminée. Moi, j’ai commencé à conduire le vélo depuis 2020 quand j’étais en 8ème. Dans les jours à venir, je rêve continuer jusqu’à atteindre le niveau mondial.»
La première étape s’est disputée sur une distance longue de 40,5 km à Bujumbura la capitale économique burundaise. L’épreuve a été remportée par la Kenyane Rice Debe suivie de l’Ougandaise Mary Haper.
Les coureuses n’ont pas déçu les amoureux du vélo venus les encourager : « C’est un bon spectacle. Je suis très contente. Mes filles ont de l’avenir, elles sont là. Je leur souhaite la victoire »
Circoncilie Nahimana, commissaire en charge du sport féminin au sein du Comité national olympique (CNO), salue les prestations des participantes burundaises à ce tournoi tout en soulignant deux défis majeurs qui imprègnent ce secteur.
« Le premier défi est matériel. Nos sportives ne disposent souvent pas de bicyclette adéquate pour s’entraîner. Les vélos de course sont onéreux contrairement aux bicyclettes de marque Matabaro en usage fréquent dans nos campagnes mais qui ne sont nullement adaptées pour les courses ».
Selon Mme Nahimana l’autre défi consiste en un contexte socio-culturel considérant que ce type de sport est la chasse gardée de la gent masculine. « Cela constitue un frein pour plein de filles, surtout celles qui viennent des zones rurales ! »
Selon la membre du CNO, l’accompagnement du cyclisme féminin est du devoir de tout en chacun. « Ce n’est pas à la fédération de cyclisme de se mobiliser à elle seule et que je salue au passage pour la réussite de cet évènement. Je lance par contre un appel à toutes les structures commerciales d’apporter leur soutien à de telles activités car elles y gagneront aussi en termes d’image ».
Les trois premières gagnantes de la première étape sont deux kényanes et une Ougandaise. Et une burundaise a occupé la quatrième place. Après cette première étape, les entraîneurs ont vu les points à corriger pour remporter cette compétition.
Signalons que ce tournoi connaît la participation de 28 cyclistes venues de cinq pays. Il va s’étendre jusqu’au dimanche 28 novembre. Le pays hôte du tournoi présente 9 athlètes à savoir : RUKUNDO Emmanuella, NIMFASHA Adelphine, NTAKARUTIMANA Divine, HARERIMANA Pascasie, KANEZA Annick, NKORERIMANA Yacenthia, BUCUMI Beolyne, MUNEZERO Claudine, NKEZABAHIZI Inès.
Ces coureuses ont été choisies le 19 septembre par la Fédération burundaise de cyclisme (FBC) à l’issue d’une présélection.
En tout, ces cyclistes vont faire 358,5 km à travers les provinces du pays. La deuxième étape se tiendra ce jeudi sur une distance de 57 km entre Gitega et Karusi au centre du Burundi.
Plusieurs manquements ont été déplorés lors du lancement de la compétition, ce mercredi 24 novembre sur le Boulevard de l’Indépendance notamment la Mairie de Bujumbura. Une défenseuse du sport féminin a par exemple souligné le manque de matériel adéquat pour les passionnées de cyclisme lors de leurs entraînements.
Espérons toutefois fois ces incongruités soient réglées d’ici avant la clôture, dimanche le 28 novembre 2021.