Cette désignation de Salima Mukansanga est loin d’être un fait hasard car avait déjà été la première femme à arbitrer en Coupe d’Afrique des nations, au Cameroun en janvier dernier. Elle s’était alors illustrée lors de la rencontre Zimbabwe-Guinée (2-1), pour le compte du premier tour le 18 janvier, à Yaoundé.
Cette fois, c’est pour un niveau plus élevé que la CAN. Il s’agit de la coupe du monde de football, en l’occurrence celle à venir qui se tiendra au Qatar. Elle y officiera en tant que première femme arbitre africaine.
« Quand on s’est réunis avec les officiels après la rencontre, ils m’ont dit qu’ils avaient été très contents de mon travail. Mais, au-delà de ça, je me disais surtout que je venais d’ouvrir une vraie porte. Je venais de montrer qu’une femme pouvait arbitrer un match masculin de haut niveau en Afrique. C’était quelque chose de très fort », disait-elle à L’Équipe au moment de la CAN.
La participation de cette Rwandaise à cette compétition, viendra sans doute faire bouger les lignes, changer les mentalités et, pourquoi pas, servir d’exemple à des milliers de jeunes femmes du continent africain.
En 2008 alors qu’elle n’a que 20 ans, Salima Mukansanga a réussi à obtenir son certificat d’arbitrage. Elle prend en charge, dès lors, des rencontres de deuxième division rwandaise, féminine comme masculine. Six années plus tard, c’est-à-dire en 2014, elle arbitre le Championnat d’Afrique féminin où elle officie la rencontre entre la Zambie et la Tanzanie.
La Rwandaise avait annoncé les couleurs de cette montée en puissance lorsqu’en 2018, elle est la seule à représenter l’Afrique pour le Mondial féminin des moins de 17 ans, en Uruguay. Un an après, elle est retenue parmi trois Africaines qui ont pris part à la Coupe du monde féminine en France. C’est elle qui a officié l’opposition entre la Suède et la Thaïlande soldée par 5-1 en faveur de la Suède.
Cela démontre à suffisance que les femmes aussi en général et en particulier celles de l’Afrique, ont aussi quelque chose à proposer au monde entier, de quoi réjouir Pierluigi Collina, le président de la Commission des arbitres. « Nous sommes ravis de les compter dans le contingent d’arbitres. Leur désignation est le résultat d’un long processus entamé il y a plusieurs années, qui a commencé par la nomination d’arbitres femmes pour certaines compétitions masculines seniors et de jeunes de la FIFA. Nous souhaitons ainsi démontrer que la qualité de l’arbitrage n’a rien à voir avec le genre. J’espère qu’à l’avenir, la présence d’arbitres femmes lors de compétitions masculines de haut niveau sera considérée comme la règle plutôt que l’exception. Les arbitres retenues méritent de figurer dans la liste pour la Coupe du monde, car elles enchaînent depuis plusieurs années les prestations de haut vol. C’est cela qui compte pour nous ».