C’est sur le flanc sud d’une des deux collines volcaniques des Mamelles, face au monument de la Renaissance Africaine, que doit sortir de terre la future usine de dessalement. En contrebas, sur la plage seront installés la station de pompage et les tuyaux.
Ce projet d’environ 137 milliards de francs CFA, soit 210 millions d’euros, est financé par un prêt de la JICA, la coopération japonaise. Sa mise en œuvre est assurée par la SONES, société nationale des eaux du Sénégal.
Cette infrastructure, d’une capacité de production initiale de 50 000 m3 par jour, doit permettre d’en finir avec les pénuries chroniques, et sécuriser l’approvisionnement en eau.
Pour le président Macky Sall, c’est un projet « complexe et inédit » et une « étape majeure dans la réalisation du Plan Sénégal Emergent ».
Le Plan Sénégal Emergent (PSE)
C’est une stratégie décennale sur la période 2014-2023, adossée à une vision, celle d’un Sénégal émergent à l’horizon 2035 à travers trois axes stratégiques qui sont la transformation structurelle de l’économique et de la croissance, le capital humain, protection sociale et développement durable et la gouvernance, institutions, paix et sécurité.
Le PSE est porté par un Plan d’Action Prioritaire (PAP), lui-même scindé en deux phases. La phase 1 (2014-2018) a permis d’enregistrer des résultats satisfaisants dans l’ensemble des secteurs et la phase 2 (2019-2023), qui se plaçait comme une continuité mais avec une implication plus forte du secteur privé, a été revue et adaptée aux nouvelles priorités nées de la crise sanitaire mondiale.
Cependant l’initiative de l’usine de dessalement de Dakar est loin de faire l’unanimité car riverains, plagistes ou pêcheurs dénoncent un risque pour l’environnement, car le sel aspiré sera ensuite rejeté dans la mer. Et l’association SOS Littoral rappelle que le site du phare des Mamelles est un « patrimoine historique ».
Mais après des années de débats et de retards, le chantier est donc officiellement lancé. La mise en service de l’usine est prévue en 2025.
Le lancement du chantier de construction de cette usine est la suite donnée à la volonté sénégalaise, celle de rejoindre le club des pays émergents, à l’horizon 2035. D’ailleurs, le nouveau visage de Dakar en dit long sur cette réalité, la capitale sénégalaise est en pleine mutation. De nombreuses infrastructures ont vu le jour ces derniers mois ou sont en train d‘être réalisées.