Le partenariat public-privé est comme une alternative à l’endettement qui étrangle le Congo. C’est la vision des autorités congolaises, présentée au cours d’un récent forum ayant regroupé opérateurs économiques, entrepreneurs et autres investisseurs. Le Congo qui vient de se lancer dans la production du fer est à la recherche des fonds pour financer une infrastructure d’envergure notamment la construction d’un port minéralier au large de Pointe-Noire, la capitale économique.
« Le transport des minerais de fer se fait avec de très grands bateaux qui ne peuvent pas accoster au port actuel. De ce fait, il faut construire un port minéralier en eaux très profondes, car il faut un tirant d’eau d’à peu près 20 mètres pour que les grands bateaux puissent accoster. Le site est déjà trouvé. Les études de faisabilité de ce port ont déjà également été réalisées. Là, le gouvernement est à la recherche d’investisseurs pour pouvoir démarrer les travaux de construction du port minéralier »,
explique Hilaire Elenga, conseiller au ministère des Mines.
Hilaire Elenga pense que les mines échappent à la corruption grâce à leurs côtes élevées en Bourse, une réalité à mettre à l’actif des sociétés internationales évoluant dans ce secteur. La corruption gangrène bien d’autres secteurs et freine le développement des affaires, tout comme ces facteurs énumérés ci-dessous par Denis Christel Sassou Nguesso, ministre congolais de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé.
« Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : il y a bien des questions de corruption (au Congo), puis des questions de mauvaise pratique. On peut ajouter à cela une lenteur dans l’exécution d’un certain nombre de choses. Le facteur temps est très important. Dans notre pays on se donne parfois le temps que l’on n’a pas. Or, dans le secteur des affaires, le temps est important, car le temps c’est de l’argent, donc les choses doivent se faire très vite. Lorsque les choses traînent dans les administrations ; cela n’encourage pas les partenaires à rester dans notre pays »,
a-t-il martelé.
Ce tableau est très peu reluisant et inquiète les autorités gouvernementales quant à l’avenir du monde des affaires. Ces dernières ont d’ailleurs élaboré des textes et des lois de nature à assainir le climat dans ce milieu.
« Nous avons aujourd’hui (par exemple) la Haute-Autorité de lutte contre la corruption qui a pour mission essentielle de lutter contre la corruption, mais aussi de combattre des comportements déviants. Je pense qu’il y a de nombreux comportements déviants au sein des administrations et des ministères qui bloquent l’arrivée des hommes d’affaires »,
souligne Denis Christel Sassou Nguesso.
En rappel, le Congo s’est classé 180e au dernier classement Doing Business.